RAS LE BOL

OUI il faut trouver des solutions alternatives meilleures pour la planète
OUI il faut tester
OUI il faut oser reconnaître ses erreurs

MAIS
Ras-le-bol des communications imprécises,
Ras-le-bol des discours marketing sans fondement technique

ALORS QUE FAISONS NOUS ?
UN engagement fort dans TERRA VITIS,
UN engagement fort au sein du groupe DEPHY

ET DES TESTS GRANDEUR NATURE de solutions différentes.
Rien de miraculeux, de petites pierres à l'édifice d'une viticulture responsable.

Ce blog, peut-être un peu technique, raconte ce que nous expérimentons les uns et les autres.

jeudi 27 avril 2017

LE GEL A SEVI : TEST RATE

TESTS DE LUTTE CONTRE LE GEL ... MA CONCLUSION : RIEN NE MARCHE !
Contre le gel, aucune protection projetée sur la plante et ses jeunes feuilles ne marche.

C'est triste car cela aurait été une bien bonne nouvelle.

Donc, il n'y a pas d'autre solution que de réchauffer l'air (éoliennes, bougies, etc...)  ! C'est difficile, très coûteux et très consommateur d'énergie, normal il faut chauffer et nos vignes sont légèrement plus vastes que nos maisons et question isolation des murs, nous ne sommes pas encore au top !!!

Plaisanterie mise à part, vous rappelez vous l'article précédent ?
En prévision du gel annoncé, la semaine dernière, nous avions projeté de l'argile blanche sur certains ceps. Aucun effet, regardez la première photo les feuilles sont grillées ! On devine qu'elles ont été blanchies mais elles sont aussi grillées que les autres (regardez la photo suivante). Vraiment aucun effet et je me demande même si ce n'est pas pire (mais dans ces moments de tristesse, il est difficile d'avoir une vision vraiment objective). D'autres collègues ont testé des produits comme le PEL101 pulvérisé aussi sur la plante : aucun effet.

Par contre les éoliennes semblent avoir bien fait leur effet, mais il n'y en a pas à la Chapinière.

Pour nous remonter le moral, la dernière photo est celle d'une vigne peu touchée (enfin peu touchée hier, je n'irai voir les effets de cette nuit que cet après-midi). Donc si la nuit n'a pas été trop dure, il y aura encore du vin à LA CHAPINIERE cette année. Et nous travaillerons les vignes pour qu'il soit bon avec encore plus d'amour que d'habitude (si c'est possible).


dimanche 16 avril 2017

LE GEL : COMMENT LIMITER CETTE CALAMITE

Une vraie calamité pour tous les vignerons qui, dans notre région, nous fait trembler au printemps.
Perdre sa récolte en quelques heures, quoi de pire ...

Trouver des solutions pour, au moins, limiter les impacts, nous en cherchons tous.
Cette année à la Chapinière, nous testons la kaolinite. C'est une argile blanche que nous pulvérisons sur les jeunes feuilles. Bien sûr cette protection blanche n'empêche pas le gel mais elle protégerait les feuilles de la brûlure du soleil au moment du dégel. Et cette brûlure grille vraiment les jeunes organes.
C'est une sorte de ... crème solaire.


 C'est un essai sur une petite surface donc nous utilisons la pompe à dos. Une vraie galère car l'argile a tendance à boucher la buse.

LE GRAND PARADOXE : nous aurons le résultat de ce test s'il gèle dans les jours à venir. OR mon souhait : que surtout il ne gèle pas.

RDV dans quelques jours après la période de froid annoncée !!!

Et quand même, va pour les bonnes vieilles méthodes, je croise les doigts !!! pour que nous ne gelions pas !

dimanche 27 novembre 2016

LES RAVAGEURS

Mignon, vous avez dit mignon ????



Certes l'article est, peut-être, un peu technique, mais il vous permettra, je l'espère, de mieux appréhender les prochaines informations de ce blog. Bref, aujourd'hui, intéressons-nous aux "RAVAGEURS".








QUE SONT LES RAVAGEURS ?

Tous les insectes ou animaux ou oiseaux... qui peuvent manger la vigne ou le raisin à notre place !
En d'autres termes tous les êtres vivants qui peuvent mettre en péril une récolte.

Si souvent le terme de ravageurs se limite aux insectes il convient pourtant de l'étendre à toute la gente vivante.

Ainsi -et nous en avons déjà parlé-, nous avons les lièvres et les lapins friands de jeunes plants. Mais, comme je vous l'ai raconté, il est 'facile' de lutter contre eux avec du lait (voir un des articles précédents).
Goinfre ... beaucoup plus que nous l'imaginons !
L'année dernière nous avons eu des escargots... Une situation inédite pour moi. Si cela se reproduit, promis je fais des photos. Croyez le, une invasion d'escargots c'est étonnant. Cela ressemble à une attaque des lilliputiens contre Gulliver.
Il y a aussi les larves de papillons, les cicadelles. Et puis il y a les étourneaux, les chevreuils ... à croire que la vigne et le raisin sont appétant ! sans oublier les sangliers. Ah les sangliers ! Eux s'ils passent dans vos vignes fini les marcottes et les jeunes plants. Ce sont des heures de travail foutues en l'air. Les racines se retrouvent à l'air libre ce qui, agronomiquement, ne donne pas, évidemment, de bons résultats !

Bref, parfois il faut lutter contre ces ravageurs quand ils sont trop ... ravageurs.
C'est toujours un travail ciblé et toujours un travail qui se base sur des seuils.

C'est à dire qu'on ne lutte pas contre des papillons de la même façon qu'on lutte contre des sangliers (évident mon cher Watson). Dans le détail, vous le constaterez, cela permet des actions beaucoup plus écologiques. On ne met plus jamais un insecticide chimique qui tue tout sans distinction. La compréhension du fonctionnement de tel ou tel ravageur va nous permettre d'agir plus 'intelligemment'.

La notion de seuil : la question de la lutte contre les ravageurs se pose si cela met en péril la récolte. En d'autres termes, quelques larves de papillons peuvent, bien sûr, diminuer la récolte mais c'est souvent de façon insignifiante. En revanche, s'il y a beaucoup de papillons et que leurs larves mangent tous les raisins, c'est grave.
On fait donc des comptages pour voir si le seuil critique est atteint. Par exemple, on piège les papillons pour les compter et l'on observe le dessous des feuilles pour estimer le nombre de cicadelles.

Voilà les bases théoriques (même la viticulture impose son solfège). Bientôt nous parlerons de lutte spécifique et le sujet sera : comment lutter contre les cicadelles.

vendredi 18 novembre 2016

ENGRAIS VERT

 ENGRAIS VERT ...

Test de l'année dernière
 ... UNE ECOLE DE PATIENCE ...

Engrais vert ? De quoi s'agit-il ?

De semer à l'automne, entre les rangs de vignes des plantes bien choisies. Elles vont 's'épanouir' jusqu'au printemps. Puis nous allons les enfouir dans le sol pour qu'elles servent d'engrais.

On évalue ce que l'on appelle la 'biomasse' de ces engrais verts pour estimer leur intérêt pour la vigne.

Sur la photo ci-dessus, nos essais de l'année dernière. Juste un début et pas forcément parfaitement réussi.

Cet automne, la terre prête à être semée
Cette année nous allons beaucoup plus loin, nous testons trois types de plantations différentes. Dans un jargon scientifique, on appelle cela 'trois modalités'.

Et, bien sûr, nous gardons ... UN TEMOIN NON TRAITE.
Dans ce cas, cela veut dire des rangs préparés comme si l'on allait faire des plantations, sauf que ... l'on ne plante rien.

Ensuite on étudiera l'effet sur la santé de la vigne et sur la qualité du raisin, d'une part dans le témoin non traité puis avec les trois modalités.

PATIENCE, vous aurez les résultats au printemps.



dimanche 6 novembre 2016

TEMOIN NON TRAITE

LE TEMOIN NON TRAITE


Ce premier article est consacré à un point fondamental de toute expérimentation :
LE TEMOIN NON TRAITE


Il n'y a pas de réelle expérimentation sans témoin non traité !
Lorsque nous faisons une expérimentation, quelle qu'elle soit, nous devons garder quelques pieds de vignes non traités. C'est crucial.

Ras-le-bol des soi-disant expérimentations !

Un pied non traité sans aucun raisin !




Et oui ... la première chose est d'observer comment la vigne se comporte lorsqu'elle est laissée 'vierge' de traitement.
Fallait-il traiter ?
C'est bien la première question à se poser.

Parfois la réponse est évidente comme cette année dans des essais d'antimildiou. Le témoin non traité n'a plus aucun raisin !

Vrai pour cet essai et pour cette année : il fallait traiter.
Mais, les résultats sont parfois moins évidents !

vendredi 4 novembre 2016

LA CHASSE AU LIEVRE

LA CHASSE AUX LIEVRES ET LAPINS

Aujourd'hui pas de grande expérience scientifique mais du vécu ! Drôle lorsque l'on écrit assis au chaud dans son salon. Agaçant au printemps quand votre jeune plantation est ravagée.

Comment lutter contre ses petits ennemis à grandes oreilles.
Un tout jeune plant mangé, les feuilles laissées sur place
Le plant bien abimé et la bouteille magique !
Effa qui a décidé d'en venir à bout !

Eh oui les lièvres adorent les jeunes plants de vignes. Si vous regardez la photo du haut, vous avez le jeune plant à gauche et, à droite, les feuilles coupées par le lièvre et même pas mangées!
Le lapin, lui, mange. C'est tout aussi énervant mais on se dit qu'au moins il s'est régalé. Le lièvre est plus rotor. A croire qu'il veut juste nous agacer.

Et comment lutter...
Garder son champ de jeunes plants nuit et jour avec son chien et se transformer en berger de vignes. Sympa mais lassant !

Nous avons trouvé une solution (toujours questionner les vieux alentours !). Elle est longue à mettre en oeuvre mais assez efficace (pas magique).

La recette :
  • Prendre une bouteilles de plastique
  • Couper une fenêtre en son centre
  • Mettre un fond de lait entier
  • Planter un piquet dans la bouteille pour la tenir droite
  • Mettre plein de bouteilles partout
  • Le lait caille et sent très fort
  • L'odeur dérange Monsieur Lièvre
  • Il s'en va faire ses ravages ailleurs

Et surtout ne pas oublier d'enlever les bouteilles plastiques lorsque la vigne est poussée !

OPTIDOSE

Mot barbare ...
Et pourtant si simple 'optimiser la dose de traitement'.

Vigne en tout début de saison

Vous allez surement sourire mais je vous promets que c'est vrai. Classiquement nous travaillons avec des doses de produits 'à l'hectare', que ces produits soient bio ou classiques, le fournisseur indique qu'il faut, par exemple mettre '12kg de soufre à l'hectare'. Qu'il y ait trois petites feuilles en début de saison ou un feuillage fourni de mois d'aout, c'est pareil !!!!!!!!!!!!!!!


Quelques semaines plus tard, pas encore la pleine végétation
Depuis plusieurs années, nous avons radicalement changé cette façon de fonctionner. La dose est adaptée à la végétation. Souvent à peine 10% en début de saison pour monter à 80 et parfois 90% en pleine végétation.
Des scientifiques nous conseillent en prenant en compte trois paramètres : la quantité de végétation, la pression maladie et la vigueur de la vigne.

Bien sûr si le temps est propice au développement des maladies (pluies, humidité, chaleur ... cela dépend), nous mettrons un peu plus de 'bouillie' (c'est notre nom technique) ! et si la météo est avec nous, alors aucune hésitation, nous ne traiterons pas du tout !

et jamais nous n'oublierons de laisser un témoin non traité !